1) Pourquoi proposer un système de gestion des conflits quand le roleplay pourrait suffire ? Le système ne risque-t-il pas de parasiter la narration ?

Les règles proposées permettent aux joueurs d’avoir un certain contrôle (partiel bien sûr, car partagé entre les participants) de ce sur quoi porte l’histoire, grâce à une préparation des thèmes et des problématiques et contradictions de chaque personnage (du coup, peu de chances de se trouver à jouer un thème qu’on n’a pas envie d’aborder).

L’alternance de la posture de metteur en scène permet de mettre un contexte différent à chaque nouvelle scène et de donner un peu plus de pouvoir temporairement à chaque joueur à tour de rôle. La structure et la dynamique des parties généralement pourvue par un scénario est ici garantie par l’ensemble du système et de la préparation de la partie.

Le système de résolution permet de rythmer les séquences de conflit en proposant de lier le background du perso à ses actions, ce qui a pour effet de renforcer la cohérence et la profondeur.

Ce système permet également de donner du poids à des sous entendus et à des manifestations subtiles, plutôt que de toujours s’embourber dans la surenchère et l’impossibilité d’abandonner.
Enfin, il force les conflits à avoir des issues non consensuelles autour d’enjeux forcément importants aux yeux des joueurs (on ne fait pas un conflit pour ouvrir une porte).

Un certain nombre de jeux m’ont servi de modèle dans cette façon d’amener une relation entre choix ludiques et choix narratifs (ils sont listés à la fin du pdf). Le jeu est fluide, fonctionne bien (je n’ai plus apporté de modifications au système depuis un bon moment, maintenant) et demande environ une à deux heures de jeu pour être pris en main.

J’ai commencé ce jeu avec un système quasi inexistant, puis j’ai ajouté des idées, j’en ai ôté d’autres, il s’est complexifié, puis simplifié. L’équilibre actuel me semble bon, on y joue avec des non-rôlistes sans difficultés, ils assimilent rapidement les règles.
La difficulté majeure, c’est qu’il faut gérer l’aspect technique et la narration en parallèle, ça demande parfois un effort. Mais cet effort a un avantage, il tend à nous pousser à réfléchir davantage à ce qu’on va dire.

 

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