5) Les joueurs ne se sentent-ils pas mal à l’aise ?

Ce qui est incroyable, dans mon expérience, c’est les trésors d’inventivité dont peuvent faire preuve les joueurs pour exorciser un éventuel sentiment de malaise.

La spécificité d’un jeu comme Psychodrame, c’est la question de la proximité avec le vécu des joueurs.

Ce que je crois, c’est que tant que le joueur ne se sent pas perturbé par les situations et les thèmes soulevés, la proximité avec son vécu est une force pour ce jeu.
Les parties que j’ai jouées où les problèmes faisaient écho à ceux des joueurs, c’étaient les plus intenses émotionnellement. Mais cela n’est possible que s’il y a une grande intimité entre les joueurs, s’ils sont prêts à se livrer. (Par exemple, des parties que j’ai jouées avec ma femme).

La catharsis à ce moment-là devient une sorte de communion. Le fait de se mettre à nu devant l’autre de cette manière, c’est extrêmement fort. On donne aux autres joueurs une confiance, un regard sur nous, sur notre intimité.
Mais ce n’est pas possible pour tous les groupes.
Quand ce n’est pas possible, les participants y vont de leurs réflexes pour tenir les autres à distance. C’est assez amusant. En convention (ou avec des amis pas spécialement intimes), le jeu est souvent ponctué d’éclats de rire, les parties fonctionnent, mais avec détachement. On porte un jugement sur les actes des personnages, un acte atroce peut amener du rire, mais c’est un rire empreint de cynisme.

 

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